Dans le passé, la culture des vergers hautes tiges était largement répandue dans les fermes de nos villages. Les fruits étaient soit transformés soit conservés tels quels à la cave afin d’être consommés durant les longues périodes hivernales. Notre monde en perpétuelle évolution a laissé ce type de production fruitière de côté, mais peut-être pas définitivement !
Qui dit « fruit » dit « variété »
Comme vous le savez, chaque pomme a sa couleur, sa texture et son goût bien à elle. Les variétés d’aujourd’hui ont été découvertes année après année depuis le 17e siècle, début de la mise en culture des fruits dans nos régions. Le nombre de vergers hautes tiges va alors croître jusqu’à la moitié du 20e siècle. Par la suite, la modernisation de l’agriculture va profondément modifier notre manière de produire les fruits et les vergers traditionnels ne répondront plus aux nouveaux critères de production. Ils seront ainsi rapidement remplacés par les vergers basses tiges. On considère qu’entre 1970 et l’an 2000, plus de 99% des vergers hautes tiges ont disparu du paysage wallon.
De nos jours, force est de constater que l’agriculture moderne tend à réduire la diversité de production pour ne conserver que les variétés qui rentrent dans les critères qui l’intéressent et le passage des vergers hautes tiges aux vergers basses tiges marque une perte importante dans la diversité des variétés mises en culture. Pour donner un ordre de grandeur, rien qu’en Belgique, plusieurs centaines de variétés de pommes et de poires étaient représentées dans les vergers traditionnels. De toutes ces variétés, nous en avons conservé moins de 10 pour produire l’immense majorité des fruits commercialisés et transformés !
Pourquoi est-ce important de conserver un maximum de variétés ?
Si chaque variété donne un fruit bien particulier, elle donne également un arbre ayant des caractéristiques qui lui sont propres au niveau de sa forme, de sa capacité d’adaptation aux aléas climatiques et de sa tolérance aux maladies et ravageurs. Leur recensement va nous permettre de connaitre les variétés résistantes aux différents aléas.
L’inventaire 2024 en quelques chiffres :
Durant la bonne saison, notre chargé de mission verger a parcouru le territoire pour repérer les vieux arbres fruitiers encore vivants et demander à leur propriétaire l’autorisation de les encoder. Grâce à la participation des propriétaires qui ont autorisé l’accès à leur verger, 530 arbres ont pu être inventoriés. Suite à la faible mise à fruit en 2024, l’identification des variétés n’a été possible que pour 230 d’entre eux.
Néanmoins, et c’est une belle surprise, 30 variétés ont été jugées intéressantes, rares ou inconnues par le Centre de Recherche Agronomique Wallon (CRA-W) ! C’est beaucoup plus que ce à quoi nous nous attendions. Cela témoigne de la richesse de notre patrimoine agricole, dont nous pouvons être fiers.
Après l’inventaire, la sauvegarde !
Début 2025, sur base de cet inventaire, les arbres les plus faibles et les plus rares vont être multipliés en pépinière. On parle d’une dizaine de variétés qui vont être regreffées en 3 exemplaires chacune pour être replantées à l’automne prochain. Cette multiplication va permettre, on l’espère, de sauver d’anciennes variétés méconnues !
Comment participer au projet ?
Vous possédez de vieux arbres qui n’ont pas pu être identifiés en 2024 ? Il est toujours possible de demander une identification en déposant vos fruits au Centre de Recherche Agronomique Wallon (CRA-W) à Gembloux. Toutes les informations utiles sont reprises sur le formulaire de demande (cliquez ici)
Vous possédez un verger ou une parcelle pâturée par des ovins ou bovins et vous voudriez planter d’anciennes variétés fruitières issues du terroir ?
Alors, envoyez-nous un mail à l’adresse info@parcnatureldessources.be en précisant votre projet.
Partenaires : Le CRA-W pour la reconnaissance des fruits et Diversifruits